Article de la "Voix du Nord" Marie Odile par Monsieur BISCHOFF
ACTUALITÉ SECLIN
Handicapée et malade, Marie-Odile Monier a le sentiment « d'avoir tout perdu ! »
jeudi 01.03.2012, 05:29 - La Voix du Nord
« Je suis un peu gênée par cet appel aux dons ou d'aide de main d'oeuvre », lance Marie-Odile Monier comme si elle voulait s'excuser. Pourtant, le sort s'acharne sur cette ancienne Tourmignisienne, dont la fille souffre d'un grave handicap visuel et qui avait créé l'association Les Yeux d'Émilie. Tant et si bien que ses amis ont décidé de créer un blog (1) pour alerter sur sa situation et tenter de venir en aide à celle qui, malade elle aussi, a dû renoncer à habiter dans la maison de Moncheauxoù les conditions d'existence,à cause de nombreuses malfaçons, sont devenues invivables. Aujourd'hui, elleest hébergée chez des amis,à Avesnes-sur-Helpe.
Marie-Odile Monier, qui a travaillé comme secrétaire à la Maison d'accueil spécialisée de Thumeries, souffre depuis une dizaine d'années de myopathie inflammatoire. Fondatrice de l'association Les Yeux d'Émilie pour venir en aide à sa fille, déficiente visuelle et, aussi, pour sensibiliser le public à ce type de maladie orpheline, elle n'en finit pas, depuis environ un an, de se battre contre les très mauvais coups que le sort lui réserve. La voix tremblante, elle parle de sa fille, qui habite Saint-Omer et qui, condamnée à se déplacer en fauteuil roulant, se bat contre le destin. « Elle s'est mariée, s'est lancée dans la photo comme modèle, mais elle est bien loin », lance-t-elle avec ce qu'elle voudrait, quand même, être un brin d'optimisme évoquant, dans la même veine, le soutien d'une famille, les Pamart, qui l'héberge chez elle. « Je me sens un peu perdue, je n'ai plus de repères, ne tarde pourtant pas à confesser Marie-Odile Monier, âgée de 46 ans. C'est la première fois où j'ai le sentiment d'avoir tout perdu je ne sais pas où je vais et, l'avouerai-je, j'ai un peu peur. » Ses parents décédés, obligée de quitter la maison qu'elle louait à Tourmignies, elle décide de vendre la propriété familiale de Thumeries, trop grande pour elle et, avec son compagnon d'alors (« la solitude me pesait énormément, même si je reste fréquemment en contact avec mon ancien mari pour parler d'Émilie », avoue-t-elle), jette son dévolu sur une maison de Moncheaux où, convient-elle, il y avait de nombreux travaux à effectuer. Et là, les mauvaises surprises se succèdent : plafonds moisis, fuites jusque dans le salon lors de fortes pluies. « J'ai investi dans des matériaux, mais mon ami, qui était prêt à faire les travaux, est parti. J'étais sans salle de bains, sans eau et contrainte de vivre dans une seule pièce, lance-t-elle découragée. Avec l'hiver et l'humidité, j'ai senti que je mettais ma santé en danger et j'ai dû être hospitalisée. Le quotidien devenait de plus en plus pénible ! » Côté aides, Marie-Odile Monier et les quelques amis qui lui restent fidèles ont frappé à toutes les portes. « Mais, soit on me dit que je suis propriétaire, soit on me répond que je dépasse les plafonds, enchaîne-t-elle, découragée. Quant à revendre cette maison, ça ne me permettrait ni de rembourser le prêt que j'ai contracté, ni de payer un loyer ! » « Ce qu'il me faudrait, c'est un fauteuil roulant électrique et trouver de quoi finir les travaux, lance la quadragénaire dans un appel qu'on sent un peu désespéré et qui a dû se résoudre à fréquenter les Restos du coeur tout en continuant à multiplier les démarches administratives.
Quand il s'agit de se mobiliser pour les autres, ça me va bien, mais quand il faut demander pour soi, ça me gêne. Tant pis, mais j'ai mis ma fierté dans ma poche ! »
(1) http://pour-marieodile.skyblog.com
Contact : Fabrice Pamart, 23 bis, route d'Aulnoye, 59440 Avesnes-sur-Helpe
Tél : 03 27 57 99 95. |